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Les flux maritimes, indispensables mais vulnérables

Publié le 26 Août 2013 à 15:48

L’importance des flux maritimes de marchandises est un des aspects majeurs de la mondialisation. L’économie mondiale est désormais en réseau. Les lieux de production des matières premières, de fabrication, d’assemblage, de finition et de distribution de produits sont dispersés.
De ce fait, les flux de marchandises sont en très forte croissance. La mer y joue un rôle essentiel. 90 % des échanges internationaux – en volume – passent par la mer.

Les économies développées, européennes et françaises notamment, sont fortement dépendantes de la fluidité de ces flux maritimes, mais les routes empruntées sont vulnérables.

Un trafic maritime de marchandises en augmentation constante

L’augmentation du transport maritime de marchandises a été en grande partie à l’origine de l’accroissement des échanges commerciaux. De 2,7 M2 de tonnes en 1970, il est aujourd’hui de 8 M2 et devrait encore doubler d’ici 2020.

Il bénéficie de deux avantages :

La liberté de circulation en mer : A la différence des transports par voie terrestre, il ne connait pas l’obstacle des frontières et des chaînes logistiques complexes.

Un coût de transport peu coûteux : 30 fois moins cher que le transport terrestre car il utilise des infrastructures de grande dimension (un navire de 30000t équivaut à 750 poids lourds). L’invention du conteneur dans les années 60 a été une révolution aux conséquences multiples (voir encadré).

La forte dépendance des économies européennes au trafic maritime

Les économies développées sont aujourd’hui organisées selon une production à flux tendue. La fluidité des échanges est donc vitale, au premier desquels les échanges maritimes. À titre d’exemple : plus de la moitié des circuits électriques intégrés et des micro assemblages importés par la France en 2010 ont emprunté la voie maritime. Les économies européennes ont évidemment très dépendantes des flux d’hydrocarbures transitant par la mer.

Des routes maritimes vitales

Elles relient les quatre pôles de l’économie mondiale : Europe, Amérique du Nord, Proche et moyen Orient, Extrême Orient.

L’axe Asie-Europe est essentiel à l’industrie européenne mais il est désormais dépassé en volume par l’axe transpacifique (Asie – Amérique)

La fluidité de ces routes est un enjeu maritime et économique majeur. Six passages (détroits ou canaux) sont privilégiés car ils permettent de réduire sensiblement les distances : Ormuz, Bab-al-Mandeb, Malacca, Bosphore, Suez et Panama.

L’axe Asie-Europe emprunte 4 de ces passages.

Des routes, donc des flux vulnérables

Ces routes maritimes très fréquentées peuvent être perturbées par de multiples raisons :

- risques politiques (blocage des détroits par exemple)

- encombrements dû à une fréquentation excessive

- contraintes naturelles imprévisibles (tsunami …)

- risques environnementaux (marée noire, pollution marines)

- risques terroristes liés à la concentration et à la valeur des marchandises transportées (piraterie, détournement)

Les conséquences de ces risques sont multiples:

l’augmentation du coût des assurances (multiplié par 4 depuis la résurgence du risque de piraterie au large de la Somalie par exemple)

la nécessaire modernisation ou extension de certaines infrastructures (à Panama notamment)

l’obligation de surveiller et d’assurer la sécurité des zones les plus resserrées ou les plus sensibles (au large de certains États)

Pour limiter ces risques, des routes moins directes sont empruntées (par Bonne Espérance par exemple). A plus long terme, d’autres routes seront ouvertes, par le Nord principalement.

La route de l’Arctique

Ces nouvelles voies maritimes seront ouvertes grâce au réchauffement climatique. Elles permettront de réduire très sensiblement les distances et d’éviter les zones sensibles.

Exemple : distance Europe du Nord , Vladivostock : 11 000 milles nautique par Suez, 7600 par le détroit de Bering (route du Nord Est)

La diminution des glaces et les perspectives de la construction navale laisse envisager l’utilisation de ces routes à des fins commerciales vers 2020, mais dans des conditions limitées, car les contraintes naturelles et économiques sont fortes.

 

Droits: Marine nationale
Source: Marine nationale

 

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